Installation video interactive.
Programmation : Johan Lescure.
Le Fresnoy Studio National des Arts Contemporains.
Quitter son ombre, cesser d’être au monde entre la terre et le soleil, l’ampoule électrique et le mur. Les cavités vides laissées par les corps des habitants de Pompéi et les ombres fixées au sol par la chambre photographique d’Hiroshima témoignent de notre précarité et de la capacité de la nature à fixer le plus banal de nos instants.
Au sein d’un flux-tendu numérique, Pixel Sunrise nous renvoi aux débuts de la photographie et aux regards aveugles, posés sur l’intérieur, de sujets pétrifiés dans leur attente d’être immortalisés. L'envers du selfie, le numérique dénudé de sa sacro-sainte immédiateté.
Né d'un questionnement des nouvelles technologies audiovisuelles appliquées au domaine de l'innovation médicale, plus précisément à la greffe de rétine numérique artificielle, Pixel Sunrise nous parle non pas d'un retour à la vue mais à la perception, à une sensation de lumière seulement, qui dans les meilleurs jours réactive les rêves de couchers de soleil.
La clef de voute de Pixel sunrise se trouve dans un détachement entre un écran et son filtre polarisant que l'on a arraché afin de le mettre à distance, dévoilant ainsi l’écran LED comme un monochrome de lumière blanche.
Un cheminement lent et patient dévoile l’image, subordonnée à une révélation progressive et fragile au travers d’un carré de filtre polarisant comme d’une lentille-prothèse.
L'installation interactive permet à un visiteur seul ou à un groupe d’expérimenter un aller-retour entre fixation et dissolution de l’image. Chaque présence dans le lieu est interconnectée et le mouvement de l'un influence la représentation de l'autre.